Après son premier album de bande dessinée, "Les filles sages vont en enfer", Tohar Sherman-Friedman publie un nouveau roman graphique. Si le premier était davantage orienté sur son rapport à la religion, celui-ci est une introspection beaucoup plus intime et personnelle.

Au cours d'une discussion avec son meilleur ami, celui-ci lui propose de tenter une expérience. La jeune femme ne sait pas ce qu'elle veut, elle est assaillie de questions silencieuses et n'arrive pas à y trouver de réponses, à s'en détacher. Son ami lui propose de lancer un enregistreur, et il sera là pour l'écouter. Elle peut débuter quand elle le souhaite, sur le sujet qu'elle veut. Alors, Tohar commence à parler, et une anecdote en entraînant une autre, elle livre ses angoisses, ses peurs les plus profondes, mais aussi des instants de joie enfouis au fond d'elle.

Un véritable coup de cœur pour cet album, qui nous immerge dans la tête d'une jeune femme israélienne, qui partage les même interrogations que les jeunes femmes du monde entier. Elle évoque son rapport à la pandémie de COVID, ou bien encore les liens qu'elle a avec son conjoint. Elle s'empare de sujets contemporains qui la travaillent, et comme nous le ferions avec nos propres pensées, nous vagabondons, nous nous interrogeons. Le traitement graphique est très réussi. L'autrice a choisi des couleurs pleines de pep's pour illustrer son propos. Les couleurs s'emparent des planches, et nous font voyager à travers une autre culture. Un récit au plus près des émotions et du ressenti de l'autrice.