Ce que les corbeaux nous laissent de Sophie Leullier, éditions Dupuis
1er roman graphique de cette autrice à destination des ado/adultes.
Il nous plonge dans la Normandie médiévale. On y découvre les personnages principaux : Adalrick et Tarik qui vivent auprès de leur maman Galswinthe dans la forêt. Adalrick est assassiné sous les yeux de son frère. Il se réfugie alors dans le silence et à la recherche des coupables. Un sentiment de culpabilité nait alors chez Tarik. Toute comme un sentiment de vengeance. Il pense que ce sentiment le sauvera de ses démons (il est un trop souvent chez le tavernier du village, il se bagarre ou encore escroque des personnes). Sa mère quant à elle, plonge dans les écrits afin de sauver l’âme de son fils assassiné et le faire passer dans le royaume des morts. Son esprit hante la forêt.
Cette bd aborde le deuil selon sa place dans la famille parent/enfant/frère, l’acceptation ou le refus et les conséquences sur la vie des différents membres de la famille. Ainsi une rupture s’est installée entre Tarik et sa mère, ils ne parviennent plus à dialoguer.
Les relations et les sentiments y sont bien décrits : l’amour d’une mère impuissante face au sentiment culpabilité de son fils, l’amour fraternel pour ce frère disparu. Comment grandir sans une figure paternelle ou masculine (le père a disparu). Cette culpabilité se matérialise par le fantôme de son frère qui revêtit deux aspects qui rappellent le bien et le mal (une silhouette noire et le fantôme de son frère dans des tons froids)
La couverture de la bd m’a tout de suite attiré. On y retrouve tous les ingrédients de l’histoire : références au moyen âge, le mystère lié à la tristesse des personnages, l’arme qui peut évoquer la mort/la vengeance, la relation familiale, esprit fantomatique avec les symboles bleus froids
De très belles planches avec une magnifique colorisation ,et une alternance de couleurs chaudes et froides (bleu de l’hiver)
Petit plus : une playlist pour accompagner l’ouvrage et un cahier graphique.