Voilà un titre qui mérite qu’on s’attarde dessus. Il y a plusieurs raisons à cela, à commencer peut-être par le fait qu’il s’agit là d’un polar polonais. À part quelques auteurs clairement identifiés, comme Zygmunt Miloszewski ou Magdalena Parys, cela reste malgré tout assez rare pour être souligné.

Mais passons à l’histoire...

Julita Wójcicka est une jeune journaliste dont le rêve est d’exercer son métier dans les organes de presse les plus prestigieux. Entre ses attentes et la réalité, le fossé peut s’avérer… abyssal. Faute de mieux, elle travaille pour un site people quelque peu racoleur où elle doit pondre des articles à la chaîne sur les stars et autres influenceurs les plus en vue. Il aurait pu en être ainsi très longtemps si elle n’avait été alertée de la mort suspecte de Ryszard Buczek, un célèbre animateur télé. Forte de ce son scoop qui pourrait la propulser vers des sphères journalistiques autrement plus épanouissantes, elle met sans le savoir un doigt dans un engrenage meurtrier. Quelqu’un semble en effet déterminé à lui mettre des bâtons dans les roues, usant des technologies informatiques les plus avancées pour nuire à sa réputation. Et ce n'est qu'une première étape, car la suite…

… la suite, je vous laisse la découvrir. Sachez toutefois que ce polar – il s’agit du premier tome d’une trilogie, mais l’enquête principale se suffit à elle-même – a tout pour plaire : une intrigue rondement menée, des rebondissements savamment dosés, à savoir sans effets de manches outranciers comme les thrillers nous en offrent parfois ; des personnages bien campés et, cerise sur le gâteau, une réflexion pertinente, voire glaçante, sur le darknet et ses dérives. Il y a là de quoi vous faire réfléchir à deux fois avant d’entamer des recherches sur internet ou de prendre des photos avec votre portable. Car, c’est bien connu, tout se transforme, tout se recycle…

 Sans didactisme ni jugement, Jakub Szamalek nous renvoie donc à nos propres contradictions dans notre relation au numérique tout en égratignant au passage – non sans acidité – la presse à ragots, l’information déviée et inutile.

Reste donc à vérifier dès maintenant si la suite est tout aussi brillante.